Modelage - Fil de fer
Le transfert poétique de la matière et des mains
Empreinte, matière souple, pâte, sensualité.
Le Royaume de la Luxuriance. Le vaisseau de la reine « Amidala » embarque « Meret Hoppenheim » et « Julia Margaret Cameron » pour un voyage spatio-temporel. Elles ont pour seul bagage, un miroir. Sur une autre planète, les amis paranoïaques de « Philip K.Dick » se réunissent pour essayer des cols en perles de verroterie et fil de fer. Pectoraux en résine peinte empruntés à la cour de « Laurent le Magnifique » et bracelet volé à « Xena la Guerrière » signent un traité d’alliance entre la Renaissance et l’Héroic Fantasy
Née a Alexandrie, de mère syrienne , ex professeur de lettre, aujourd'hui créatrice de bijoux, Claude Boisselier vit toutes les passions a l'orientale. Avec elle, « petits » bonheurs se font grands : « le moment privilégié de ma journée, c'est lorsque je mets le pied dans mon atelier .Quant à la lecture, c'est tout le temps et dès que je cesse de travailler ! », Claude dévore les livres. Bercée depuis son enfance aux contes des milles et une nuit, aux contes « modernes » du fantastique et de la science fiction, Claude défend toute la littérature jusqu'à cette princesse méconnue de la littérature égyptienne Out El Kouloub. Elle cueille ses nourritures d'évasion – et peu lui importe l'édition, l'enveloppe du livre- chez les bouquinistes, dans les librairies du hasard ou au rayon livre des grands magasins. De la même façon glane-t-elle des matériaux rudimentaires (pate, résine, fil de fer ), ou des perles de pacotille, pour les transformer en bijoux « pauvre mais somptueux » dit elle. Mais chez les Boisselier personne, et depuis des générations, n'échappe a son destin de créateur. Claude pose entre ses livres du moment (dont l'impasse des deux palais de Naguib Mahfouz) et ses parures. A noter, la galerie Naïla de Monbrison, lui consacre une exposition à partir du 14 mars.
Marianne Chedid, 1988
Journaliste





















