Plastiques - Corian

La femme oiseau étoile (Miro), la géométrie et l’aspect satiné de la matière
Cubisme, Symbolisme, constellations, abstraction, structure, solide surface.

La géométrie de grands colliers de Corian suit les déambulations d'un poète noctambule. La chaine industrielle se promène sur le bitume, pendant que des fragments de plexiglas se racontent l’aventure de l’art au vingtième siècle. Des étoiles croisent des strass géants, des éclats de marcasite rendent hommage à Miro, un oiseau bat des ailes et plus rien ne tourne vraiment rond. Les formes et les couleurs sont réduits à leur plus simple expression.


Claude Boisselier nous raconte des histoires, celle des objets de rien qui, choisis par elle, acquièrent le statut d’objet précieux. Celle des matières destinées à un usage commun et qui sous ses doigts, révèlent toute la beauté de leurs géométries. Celle de la poussière des hommes bleus du désert, posée sur les contours voluptueux d’un collier en terre cuite. Artiste conteuse, Claude Boisselier nous entraîne dans des voyages rêvés. Elle donne de l’esprit aux fers à chaussures, les liants les uns autres par des anneaux de métal. La ferraille et le jais font bon ménage. En 2011, elle imagine un cocktail post-moderne. Un zeste de Miro, un soupçon de Klimt, une pincée de Léger, un peu de plexiglas, et elle nous fabrique sa vision de l’art du XXieme siècle. Elle choisit des riens et les destine à la grande vie. Le Corian se couvre de marcasites. La chaîne industrielle se pend aux cous des belles dames. Claude Boisselier voyage entre son désir de luxe à l’oriental et son goût pour l’épure. Sous ses doigts le bronze montre les reliefs de son humanité. Les femmes se cachent pour mieux se révéler derrière des Claustras de dentelle. L’aventure s’achève avec la découverte du trésor des coquillages pêchés au large de l’Atlantide.

Laurence Mamy
Journaliste