Dessiné par la matière en fusion, des entrelacs de métal tissent une toile d’araignée. Sortis de leur gangue, les bracelets manchettes appartiennent à une ethnie mystérieuse, La peuplade du Feu. La transmutation laisse apparaître de sensuels moucharabiehs. La confrontation de deux matières opposées, le bronze et la dentelle, montre la relation entre abstraction et matérialité. L’art de l’illusion est à son paroxysme. Le regard et le toucher se télescopent.

« Sur une bande de cire, Claude Boisselier imprime la marque d’un filetage de fer. Ainsi naît l’aspect de l’ottoman de soie. Ensuite, elle modèle la forme, plis et replis, mouvement sculpté en souplesse, d’un bracelet qui épouse le poignet , se resserre et s’attache par un bouton d’or. Sobre sensualité du bronze. Couleur subtile, entre gris et vert, tramée d’argent. Objet unique dans tous les sens du mot.
Un autre bracelet évoque Sarah Bernhardt, l’Orient et ses filigranes, des souvenirs d’Egypte et d’Espagne. Le coton crocheté, travail si féminin, passe l’épreuve du feu. L’incandescence n’en garde que l’empreinte. Ambiguïté de cette matière inaltérable, fragilité apparente d’un dentelle d’or qui affronte le temps. Les boucles d’oreilles, bagues, colliers et bracelets de Claude Boisselier représentent la mémoire des femmes. De jour, ils imposent leur force. La nuit, ils invitent au rêve. »

Christiane Germain, Écrivain et journaliste

1995, Pendentif en bronze patiné et perles de bois

1995, Bracelet manchette argent

1995, Sautoir en dentelle argent, chaîne noire et chaîne argent